Le choix de son matériel doit être réfléchi et répond à des critères. Bien que les constructeurs définissent bien sur leurs sites à qui sont destinées leurs ailes, voici un petit récapitulatif pour vous aider dans votre achat.

L’article précédent traitait de l’esprit dans lequel on choisissait son parapente, et les critères de choix. Je vous invite à le lire ici.

Voici à présent le guide pour bien choisir son aile parmi les critères principaux :

1 - Le niveau d'homologation

Avec la surface de l’aile, c’est le critère le plus important. Il est inutile et dangereux de voler avec une aile trop difficile pour soi.

On remarque facilement les gens qui ont laissé leur ego choisir leur aile : Ils ont une voile de course, et ils restent sur le décollage en disant que c’est trop fort alors que des pilotes sous des voiles EN B sont en l’air.

Le but est de se mettre en l’air en sécurité sans s’ennuyer. La pratique du parapente de tout pilote doit se trouver entre ces deux bornes. Outre de bonnes conditions pour voler, il est primordial de choisir une aile adaptée à son niveau.

Le tableau ci-dessous, créé à l’aide de moniteurs expérimentés et de marchands de matériel, délimite les choix possibles selon son niveau. C’est la façon dont un directeur d’école vous aide à choisir l’aile la plus adaptée à votre niveau.

Nous avons classé les pilotes en 2 catégories, ceux qui volent depuis moins de 3 ans et les autres.

Une fois ce choix effectué, il faut tenir compte du volume de pratique annuel, l’année précédant l’achat. Les heures de gonflage sont pas inclues mais sont sous-entendues. Elles représentent environ 10% du temps de vol annuel pour un pilote moyen, et 100% pour un passionné du pilotage (autant de gonflage que de vol).



Exemple d’utilisation :

  • « Je vole depuis 4 ans, et j’ai effectué 50 h de vol l’an dernier…quelle catégorie choisir ? »
  • Le pilote pourra opter pour une aile homologuée C, surtout s’il pratique souvent le gonflage au sol.

OK, la catégorie est choisie.

2 - La fourchette de poids de l’homologation.

Directement liée à la surface de l’aile, la fourchette de poids est choisie par le constructeur pour une surface donnée. Chaque surface dépend des marques et des années. Pour bien choisir son aile, il faut non seulement être dans la fourchette de l’aile, mais aussi bien s’y positionner. Une aile se comporte légèrement différemment en haut ou en bas de fourchette.

-Un pack de vol rando pur pèsera entre 3 et 7kg. 

-Un pack de tous les jours pèse entre 8 et 15 kg. 

-Un équipement d'acro ou de compétition de cross avoisine les 20kg.

Exemple:

Prenons une aile dont la fourchette de poids, 85-105 kg , mentionne le poids total volant (PTV). Il s’agit du pilote sur une balance avec son sac de parapente. Il faut compter environ 15 kg de matériel au total à ajouter à votre poids.

Ainsi, la voile conviendrait à un pilote de 70 à 90 kg, mais ce n’est pas fini.

Un jeune de 22 ans, plein de fougue et de réflexes de 71 kg s’ennuierait sous cette aile. Un père de famille de 55 ans de 88 kg risque par contre de se retrouver avec une aile trop réactive et rapide. Vous voyez où je veux en venir ?

Nous pouvons résumer le choix de la taille de la façon suivante :

  • Bas de fourchette : Aile plus lente et amortie, taux de chute légèrement plus faible. Idéal pour un pilote tranquille ou volant en petites conditions.
  • Haut de fourchette : Aile plus rapide et vive, taux de chute légèrement plus élevé. Idéal pour un pilote tonique ou volant en conditions fortes.

La différence de taux de chute est quasiment insensible entre une aile chargée au maximum, ou au minimum. La vitesse horizontale pourra par contre varier de presque 5 km/h.

Que se passe-t-il si on se situe hors de la fourchette ?

Ce n’est pas recommandé, mais pas grave non plus. L’aile n’a juste pas été homologuée dans ces conditions, elle sera extrêment lente et molle en dessous de la fourchette de poids, et ultradynamique au dessus.

3 - La marque et le prix

Il s’agit d’un critère subjectif. Si vous choisissez une aile récente et adaptée à votre pratique en vous aidant des outils ci-dessus, vous ne pouvez pas vous tromper: les grandes marques ne font que des bonnes voiles. Sur du neuf, l’année de lancement est un critère important, et mieux vaut prendre une aile la plus récente possible. Les marques renouvellent leurs modèles tous les 3 ans environ.

4 - Choisir son aile d’occasion

Sur le marché de l’occasion, concentrez votre choix sur les ailes de moins de 10 ans. Au delà de cette durée on ne trouve pratiquement que des ailes obsolètes.

L’aile choisie doit avoir subi un test de résistance des matériaux si elle a plus de 3 ans, c’est le Contrôle Technique du parapente. Le contrôle du calage est accessoire sur les ailes de catégories EN A, B, ou C, ou DHV 1, 1-2, et 2, puisque un changement de calage est significatif sur des ailes allongées et performantes ou sur des ailes d’acro.

Fiez-vous au guide de choix de l’aile, demandez le contrôle des matériaux au vendeur.

J’espère que ce guide vous aidera à mieux choisir votre futur parapente, n’hésitez pas à me contacter ou à laisser un commentaire si vous avez un doute.

Bons vols, et rappelez-vous : le plaisir c’est d’être en l’air, pas d’avoir une aile.

Cyrille Marck

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